Sainte-Anne (Doubs)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sainte-Anne
Sainte-Anne (Doubs)
L'église Saint-Thiébaud de Sainte-Anne.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Intercommunalité Communauté de communes Loue-Lison
Maire
Mandat
Joël Bôle
2020-2026
Code postal 25270
Code commune 25513
Démographie
Population
municipale
50 hab. (2021 en augmentation de 28,21 % par rapport à 2015)
Densité 7,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 57′ 18″ nord, 5° 59′ 10″ est
Altitude Min. 490 m
Max. 741 m
Superficie 6,64 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Pontarlier
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Ornans
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Sainte-Anne
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Sainte-Anne
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Voir sur la carte topographique du Doubs
Sainte-Anne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Voir sur la carte administrative de Bourgogne-Franche-Comté
Sainte-Anne

Sainte-Anne est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté.

Ses habitants sont nommés les Saintanniers et Saintannières.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le village de Sainte-Anne, situé à 630m d'altitude sur le plateau de Dournon, domine à l'est la vallée du ruisseau de Château-Renaud et, au nord, celle du Lison ainsi que le village de Nans-sous-Sainte-Anne dont le nom décrit sa situation géographique. Le territoire de la commune est traversé au sud par le ruisseau du Bief des Laizines qui prend le nom de ruisseau de Château-Renaud dans le bois éponyme en amont du pont du Diable.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Sancta Anna en 1158 ; Sancta Agna au XIIe siècle ; Saint Agne en 1292 ; Saint-Aigne en 1311 ; Sante Agne en 1352 ; Sainte-Anne en 1413 ; Nouveau Sainte Anne en 1702 ; Saint-Agnès jusqu'en 1855[1].

Dans l'ouvrage "Description de la Franche-Comté" par Gilbert Cousin, on apprend que l'origine du nom du village viendrait en fait du mot arabe "asna" signifiant "illustre"[2].

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 510 mm, avec 13,7 jours de précipitations en janvier et 10,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Coulans », sur la commune d'Éternoz à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 259,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,9 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Sainte-Anne est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pontarlier, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 56 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,1 %), prairies (20,5 %), zones agricoles hétérogènes (17,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Première citation de Sainte-Anne en 1225. Le village de Sainte-Anne est de création récente. Il s'est construit sur un petit plateau au-dessus de la source du Lison. Ce château et son bourg attenant était selon Gilbert Cousin, un des plus célèbres du comté de Bourgogne, car extrêmement bien fortifié et réputé imprenable[2]. Lors de la seconde conquête de la Franche-Comté, Jacques Henri de Durfort se présenta le devant le château commandé par Claude François Balland, gendre de Lacuzon. Celui-ci n’avait sous ses ordres que 63 hommes dont la majorité étaient des paysans des environs. Il se rendit le après avoir épuisé sa provision de poudre. Sainte-Anne fut la dernière place forte comtoise à se rendre. Le château fut totalement démantelé, en 1676, sur ordre de Louis XIV.

L'église datant de 1689 du nouveau Sainte-Anne est isolée sur le plateau du "Dournon", au sud-ouest du village[1].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
vers 1841   Michel    
avant 1988   Joël Bôle[16],[17]
Réélu pour le mandat 2020-2026
PS Retraité
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].

En 2021, la commune comptait 50 habitants[Note 4], en augmentation de 28,21 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
117104125136141163132115123
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
11510210710292931088185
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
676768775670776356
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
646551363729303227
2014 2019 2021 - - - - - -
364750------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Ce territoire était, à l'origine la propriété de l'abbaye de Chenecey. La première implantation castrale date de 1225. Elle est due aux sires de Rang. À la suite de différents rachats, le plateau de Sainte-Anne devint l'unique propriété de Jean de Chalon. Ce dernier fortifia de manière colossale ce plateau (fossé taillé dans le roc vif, murs cyclopéens de plus de deux mètres d'épaisseur, création et implantation d'un bourg castral avec franchises, ...).

Jugée comme imprenable, et pour cause, c'est au sein de cette forteresse qu'était regroupée l'ensemble des archives de la famille de Chalon.

Cette place forte fut assiégée par les troupes de Louis XI vers 1479, inquiétée en 1595 par celles d'Henri IV, assiégée par les Suédois en 1639 puis par les troupes de Louis XIV en 1668 puis 1674.

Elle fut totalement démantelée, sur ordres de Louis XIV en 1674.

Avant d'être totalement rasée, la forteresse de Sainte-Anne fut lithographiée par van der Meulen, peintre de Louis XIV, sur deux vues. Un tableau peint également par cet artiste, et datant de la même période, nous montre, avec force détails, le dernier siège qu'eut à subir ce château.

Il existe deux autres lithographies colorées, extraites du "Petit Beaulieu", et datée de 1698.

Vestiges d'une bouche à feu gisant au sol.

Grâce à celles-ci, il est parfaitement aisé de distinguer la formidable barbacane triangulaire qui protégeait l'entrée du château, et dont il ne reste absolument plus aucun vestige de nos jours.

Cette forteresse, du fait de sa situation, ne fut jamais prise, et ce, malgré les nombreuses canonnades qu'elle essuya dans le courant du XVIIe siècle.

Maigres en sont les ruines aujourd'hui, on peut tout de même distinguer le large et profond fossé taillé dans le roc qui protégeait l'accès au château ainsi qu'à l'ancien village de Sainte-Anne.

Un œil avisé distingue très nettement de nombreuses encoches creusées dans le roc vif du fossé du côté de Nans. Celles-ci pourraient trahir la présence d'une structure en bois.

À noter, surtout, le mur cyclopéen constitué par de superbes et énormes pierres à bossages. Celui-ci suivait tout le pourtour du rocher depuis le fossé.

Une importante poterne, la porte du Coulou, protégée par les restes d'une bouche à feu, permettait de sortir de la place forte, au pied des rochers du côté de Migette, et d'accéder en cas de siège à la source établie à ses pieds.

En allant en direction de Dournon, la dernière maison du village, sur la droite présente au passant une superbe bouche à feu. Elle a été extraite des ruines de la forteresse lors de la construction du village. Un second type similaire à cette dernière, a été vu in situ en .

  • L'Église Saint-Thiebaut du XVIIIe siècle est inscrite aux monuments historiques depuis 2006.
  • Le pont du Diable : ce pont a été construit entre 1875 et 1880 pour relier Sainte-Anne à Crouzet-Migette et sortir Sainte-Anne de son isolement qui, jusqu'alors, n'était accessible que par une passerelle piétonnière et dangereuse.
  • Le belvédère du vieux château situé au bout du promontoire sur lequel était établi l'ancien château.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 5, BESANÇON, CÊTRE, .
  2. a et b Gilbert Cousin, Description de la Franche-Comté, Gauthier frères, (lire en ligne).
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Sainte-Anne et Éternoz », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Coulans », sur la commune d'Éternoz - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Coulans », sur la commune d'Éternoz - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  10. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  16. [PDF] Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires
  17. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.